Printemps : détox ou pas ?

 

On lit et on entend partout : changement de saison, arrivée du printemps. Donc DETOX. 

  • On détoxique notre foie et sa copine, la vésicule biliaire. 
  •  On le débarrasse des toxines accumulées en hiver, saison de réconfort et d’excès.
  • On se purge pour accueillir la fraîcheur.
  • On se  prépare à accueillir une alimentation plus légère. 
  •    

Mais est-ce vraiment une nécessité ?

 

Pour moi, même si la détox est parfois très utile, cela me dérange d’en faire un automatisme. C’est comme si changement de saison devait rimer avec détox. 

Personnellement, avec l’expérience de mes consultations et de mes soins personnels, je vois deux problèmes à cette relation de cause à effet imposée : 

 

 

1.     On nous met tous dans le même panier !

 

Comme souvent, on fait d’un outil, un précepte. On lui met le vent en poupe, on en fait une tendance qui met tout le monde à la même enseigne.

  • Bois des jus et tu te sentiras bien ! 
  • Mange ton fruit en dehors du repas et tu iras mieux ! 
  • Fais un jeûne intermittent le matin et tu te sentiras plus léger ! 
  • Et bla bla bla …

De nouveau, on nous donne une règle qui va tous nous sauver ! Comme si on avait tous le même corps, les mêmes organes, la même vitalité, les mêmes gènes, les mêmes habitudes alimentaires, le même degré d’encrassement, la même vie de famille, la même dose de stress, le même environnement, ... 

 

De plus, comment choisir parmi la panoplie des programmes proposés (cure de jus, mono-diète, jeûne complet, jeûne intermittent, radis noir, bouleau, citron, hammam et sauna, lavements, …) ? Mais que choisirais-je et que m’infligerais-je ?

 

La détox - je vous l’accorde - est un vrai outil et je l’utilise d’ailleurs pour arriver à certaines fins. Mais il est nécessaire d’orienter le programme en fonction du terrain vital qui est le nôtre et de l’objectif recherché. Le jeûne n’est pas bon pour tout le monde, l’intermittent non plus, la cure de citron non plus, … 

 

C’est tout le challenge de la recherche de l’équilibre. Il est important de ne pas voir son cas comme celui du voisin. Vous êtes unique et dans ce sens, vous devez prendre soin de vous de façon unique. Déterminer ce qu’il vous faut, ce qui vous convient, ce dont vous avez besoin, ce qui est toxique pour vous et ce qui est acceptable et bénéfique pour vous. 

 

Arrêtez donc de suivre le dernier dictat nutrition ou naturo à la mode ! Vous vous faites bien souvent plus de mal qu’autre chose. 

 

Je n’arrêterai jamais de le dire, la clé est dans l’équilibre. VOTRE équilibre, pas celui de votre plus belle voisine ! 

 

Voici, toutefois, quelques signes qui peuvent indiquer qu’une détox pourrait être intéressante pour vous en ce moment : 

 

  • Vous n’êtes pas malade (en tous cas, pas vraiment et pas alité) *
  • Vous avez une relative vitalité (vous n’êtes pas complètement affaibli) *
  • Votre prise de sang ne montre pas de carence en vitamines et minéraux *
  • Vous vous sentez encrassé (soit par de l’inflammation, soit par du mucus)
  • Vous avez souvent mal à la tête ou aux articulations
  • Vous avez mauvaise haleine
  • Vous êtes constipé
  • Votre urine et votre transpiration sont malodorantes
  • Vous avez un dépôt blanchâtre sur la langue
  • Vous êtes vite essoufflé

* critère essentiel pour se lancer dans une détox

 

2.     La détox consomme de l’énergie

 

Si vous êtes malade, si vous êtes ultra méga fatigué, si vous êtes affaibli dans votre prise de sang, … alors, votre terrain doit d’abord être rééquilibré avant de mettre de l’énergie dans une détox.

 

Car, si le but souvent invoqué de la détox est de mettre l’organisme au repos, le résultat atteint est bien souvent le contraire si elle est mal gérée, mal choisie ou menée au mauvais moment. Il peut en résulter, en effet, une fatigue de l’organisme et notamment des émonctoires qui doivent gérer l’élimination des toxines : les poumons, les reins, les intestins, la peau et le foie (avec sa vésicule) ! Si nos émonctoires sont en manque d’énergie, il vont simplement déplacer les toxines sans réellement les éliminer.

 

Et même si le printemps est, selon la médecine chinoise, la saison où le foie et la vésicule sont au faîte de leur énergie, il serait dommage de casser cette énergie montante dans l’œuf en lui assénant une charge de travail qui abattrait le plus bel Hercule de l’antiquité.

 

  • Mais alors, que faire ? 

Si vous êtes dans les bonnes conditions et que vous souhaitez utiliser votre énergie montante, le meilleur moment est juste avant la montée de la sève, avant le printemps occidental, en février par exemple. N'hésitez pas à vous faire accompagner pour identifier la cure qui vous conviendra le mieux.

 

Si vous n’êtes pas dans les meilleurs conditions pour une détox intense, que vous voulez simplement vous alléger sans malmener votre foie, nourrissez-le de choses qu’il aime par-dessus tout : 

  • Mangez des légumes verts, de saison et locaux parce que notre organisme assimile mieux ce qui pousse sur la terre où il est né. 
  • Évacuez les éventuelles colères rentrées. Le foie est l’organe de la colère. Faites-en sorte de la sortir : exprimez-vous, écrivez, …
  • Bougez, faites un sport endurant et doux : marche, natation, vélo, …
  • Étirez-vous ! Le yoga et le stretching sont de mises. Vers le haut. Le printemps est dans une énergie Yang, une énergie ascensionnelle. C’est aussi la saison du bois. On pousse vers le ciel J.
  • Respirez : l’oxygène est l’ingrédient principal pour éliminer les toxines

Et si vous souhaitez aider encore plus votre foie, évincez les excitants pendant une semaine, voire deux, voire un peu plus : alcool, sucres rapides, viande rouge, caféine, sources de stress évitables J. Ou si c’est plus acceptable pour vous, remettez bien ces nourritures dans leur case des 20%, pas plus !

 

Joyeux printemps à tous, mes très chers épicuriens !

 

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